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histoire de Drugeac

29 janvier 2011

En 1876, une carrière anime le petit bourg de Drugeac.

Pas question ici de relancer de vaines polémiques !!! Il y a prescription puisque cette histoire de carrière date de la fin du XIXe siècle. En effet en 1876 les discussions vont bon train dans le petit village du Cantal : « Un drame est arrivé sur le chantier de la carrière ».

En ce siècle de grande misère ouvrière, les accidents du travail sont nombreux et le village de Drugeac ne se trouve pas épargné par ces nombreuses tragédies qui accompagnent le développement du système capitaliste.

Ainsi une correspondance entre le sous préfet de Mauriac et le Préfet du Cantal1 datée du 09 septembre 1876, nous relate la « mort accidentelle d'un homme écrasé par un éboulement dans une carrière de pierre à Drugeac »2malheureusement le document n'est pas plus précis sur la localisation précise de la carrière, ni sur l'entreprise propriétaire.

Néanmoins malgré cette lacune le document met en avant le flou juridique autour de l'exploitation des carrières. Ce flou est grandement perceptible dans les propos que tient le fonctionnaire de la sous Préfecture à son supérieur. Il vient chercher auprès du Préfet des réponses qui mettent dans la balance, d'une part un projet à caractère privé ( l'exploitation de la carrière) et la responsabilité du maire ( préserver l'intérêt général ).Ce questionnement se retrouve précisément dans la première phrase du deuxième paragraphe du document où le sous préfet de Mauriac avoue son ignorance à son supérieur : « Je me suis posé à ce sujet la question de savoir si l'autorité municipale avait le droit d'interdire momentanément l'exploitation d'une carrière ». Ici on touche à des sujets brulants que l'on a retrouvé dans le débat qui agite la commune de Drugeac, débat qui glisse entre les notions de propriétés privés et d'intérêt général.

Ce qui diffère dans ce cas précis de notre exemple contemporain est bien la dangerosité avérée de la dite carrière. En effet le procès verbal de Gendarmerie dressé pour constater la mort de l'ouvrier fait état « de choses qui pourraient amener d'autres accidents de la même nature ». Ainsi le sous préfet semble chercher l'approbation du préfet pour pouvoir donner carte blanche au maire pour cette carrière « qui présente un danger évident pour la sureté des ouvriers ».

Cette source historique présente bien des intérêts si l'on se donne la peine de la faire parler.

D'une part elle peut être vue comme une illustration pertinente de la grande misère ouvrière du siècle des révolutions, avec son lot de catastrophes humaines. D'autre part elle met en avant le flou juridique autour de l'exploitation des carrières, flou juridique que les opposants d'A.R.C.A.D.A ont bien mis en avant lors du débat autour de la carrière d'extraction d'argile d'Apcher. Enfin, plus largement, cet exemple a le mérite de soulever un autre débat tout aussi contemporain en soulignant le difficile équilibre entre projet à caractère privé et nécessité pour les représentants des administrés de la commune de faire prévaloir l'intérêt général.

Ainsi même si l'Histoire ne se répète pas, nous voyons bien comment les mêmes questions peuvent revenir dans le débat politique communal 150 ans plus tard.

 

1Lettre du sous préfet de Mauriac à Monsieur le Préfet du Cantal datée du 09 septembre 1876. Archives départementrales du Cantal, 2 O 63/ 2

2Citation directement extraite de la correspondance entre le sous préfet de Mauriac et le Préfet du département.

 

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29 janvier 2011

Démographie du village de Drugeac depuis 1806.

Année de recensements Nombre d'habitants
1806 1088
1820 1547
1826 1598
*1831 1602
1836 1445
1841 1335
1846 1440
1851 1317
1856 1398
1861 1272
1866 1436
1872 1320
1876 1200
1881 1244
1886 1272
1891 1244
1896 1239
1901 1211
1906 1091
1911 949
1921 790
1926 779
1931 842
1936 748
1946 695
1954 668
1962 666
1968 678
1975 571
1982 542
1990 471
1999 367

* le maximum de population est atteint lors du recensement de 1831 avec 1602 habitants. 

29 janvier 2011

Une jeune drugeacoise assassine un député de Paris

Après avoir lu ce titre évocateur, volontairement accrocheur, beaucoup d'entre vous vont peut être se ruer sur la Montagne, qui traine sur la table basse du salon pour feuilleter de toute urgence la rubrique nécrologie. Rassurez vous les parlementaires cantaliens du moment sont en forme et le Palais Bourbon n'est pas en deuil, l'assassinat remonte au mois de Juin 1960.
Un article du Monde du 10 juin 1960 relate le fait divers : " M. Jean Pécastaing député indépendant de la Seine est assassiné par une jeune femme qui ensuite se donne la mort". La jeune femme en question se nomme Marie Antoinette Blondel. 

Marie Antoinette est née le 29 juillet 1925, elle est la fille de François Jobin cultivateur ( né à Paris le 11 août 1877) et de Victorine Augusta Freytet ( né à Loupiac le 1er août 1880.)  [ registre des naissances : année 1925, Numéro 13 : registre conservé en mairie de Drugeac ]. Très tôt la jeune drugeacoise perd son père qui décède en 1933 alors que Marie Antoinette est agée de seulement 8 ans. Elle obtient brillament son certificat d'étude et faute de moyen arrête là son cursus scolaire et rentre dans la vie active décrochant son premier emploi au restaurant Dauzet, bien connu et fréquenté par de nombreux drugeacois. Marie Antoinnette, Marinette pour les drugeacois, épouse en 1946 Raymond Antonin Jean Blondel, après avoir entretenue une courte liaison avec son frêre Tony Blondel ( d'après un article paru dans "le petit détective"). C'est alors le départ de Drugeac pour Bort les Orgues où Raymond Blondel travaille quelques temps sur le chantier du Barrage, et enfin pour Paris.

Marinette décroche en 1954 un emploi de concierge au 140 rue de Courcelles. Le couple ne semble pas survivre à la vie parisienne et le divorce est prononcé le 05 décembre 1959. Aussi Marinette rencontre un député de Paris, Jean Pécastaing pour lui demander d'appuyer sa demande de logement. Il apparait alors que le député ne s'en tienne pas qu'à appuyer la demande de logement et que les charmes de la jeune cantalienne ne le laisse pas indifférent. Marinette et le député deviennent amant, ce qui vaut une certaine promotion sociale à la jeune drugeacoise puisqu'elle entre à la R.A.T.P comme poinçonneuse. Si la relation parait être on ne peut plus sérieuse pour notre drugeacoise ( le petit détective relate que Marinette lui fait une scène de ménage au siège de son parti), le député semble se lasser assez rapidement de sa maitresse et veut mettre fin à cette relation extraconjugale.
Alors, au début de juin 1960, un jour où le député de Paris vient lui annoncer sa volonté de mettre un terme à leur union, Marinette assassine son amant à coup de couteaux avant de mettre fin à ses jours en se suicidant au gaz.
Pour le journal Le Monde, "il semble que M.Pécastaing ait voulu rompre une liaison et que la jeune femme ait agi par jalousie et par vengeance".
Toujours selon le petit détective Marinette, avant de se donner la mort écrit au notaire de Drugeac pour lui signifier son désir d'être enterré dans le petit cimétière du village. J'ai cherché brièvement mais je n'ai pas trouvé, peut être aurez vous plus de chance que moi...

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